« Suivez les pirates des neiges »
La nouvelle histoire décalée pour bien débuter l’année et surtout bien la finir :
Après « Embarquez-vous avec les Magiciens du possible » en 2016, voici un nouvel épisode de notre épopée. Une aventure pour reprendre des forces, pour ne pas baisser les bras face à l’adversité.
La présentation de nos deux Pirates des neiges :
– Quoi ? Des trésors à chercher ? Mais vous rêvez les enfants…
– D’abord on est des pirates ! Des pirates des neiges !
– Tiens c’est nouveau ! Et où allez-vous chercher des trésors dans la neige avec ton frère ?
– Mais non t’as rien compris. Mais si tu nous suis on t’expliquera.
Et bien me voilà bien mal engagé. Et par où commencer ? A la recherche de quel cristal, de quelle hypothétique paillette, dans quel abysse allons-nous plonger ? Est-ce qu’ils vont y arriver ? Et qui va nous chantonner le refrain de l’aventure ?
J’ai bien peur que le pire contre-attaque, ou alors qu’ils ne trouvent pas ce qu’ils cherchent, voire qu’ils trouvent quelque chose qu’ils ne cherchaient pas… Bon nous voilà partis.
Il nous a fallu aller dans une montagne et creuser une grotte de neige, mais pour quoi faire ? Y avait-il des cristaux précieux ? Apparemment ils ont trouvé une « once de bonheur étincellante » qu’ils ont mis dans leur escarcelle.
La mission suivante nous a amené dans un canyon. Youenn qui adore gratter, creuser, y a trouvé de la pyrite argentifère. Personne ne s’imaginait que cette trouvaille puisse rejoindre une boîte de trésor et encore moins une boîte de trésor de neige.
Mais cela n’a pas suffit, Youenn et Volodia ont voulu chercher d’autres trésors près du lac de Serre-Ponçon.
Après avoir explorés les moindres recoins et surtout toutes les descentes, ils leur a bien fallu bien se résoudre. Pas la moindre pépite précieuse à ramener. Rien. Vous m’entendez ? Ils n’ont rien trouvé.
Déception, amertume, tristesse… Quand le moral flanche, comment positiver et rebondir sur autre chose qu’une bosse à vélo ? Comment garder la motivation pour chercher ces trésors ? Ces deux pirates avaient plus d’un tour dans leur caboche et leur besace… Je ne sais pas où ils ont été chercher cette énergie mais soudain, au loin, un point jaune est apparu et a brillé sur l’eau. Et leurs yeux se sont mis de nouveau à rêver.
-Mais c’est Zigomar, il brille comme un trésor de pirates !
– Il se rapproche ! Ça me donne une idée, il pourrait peut-être nous ramener à notre point de départ ? renchérit Youenn.
Et, les voilà qui ont embarqué les vélos sur Zigomar le cœur joyeux. Un moyen de transport original : le bateau-vélo. J’avais l’impression qu’ils avaient trouvé un « trésor » un peu spécial et que ce dernier avait déjà pris place dans leurs souvenirs. Les souvenirs sont effectivement un endroit tout aussi adapté pour ranger des « trésors de pirates de Neige ». Et puis ça prend moins de place que dans une escarcelle classique à trésors.
La motivation des enfants est remontée à grande vitesse, comme le soleil qui monte dans le ciel et nourrit par sa délicieuse chaleur l’envie de continuer, d’aller jusqu’au bout. Alors tout s’est enchaîné à nouveau.
… pour aller à la pêche aux étoiles,
… pour aller dénicher une cachette renversante dans un surplomb mentionnée sur leur carte aux trésors,
… pour atteindre une île mystérieuse,
… pour traverser des immensités, gelées par le vide de nos peurs,
… et à la fin trouver à travers la glace transparente, comme une carte que l’on déchiffre enfin, que rien ne vaut les pépites et les trésors qui se reflètent dans le cristal des yeux. Que rien n’est plus passionnant que de voyager au-dessus de l’abîme ou au cœur de l’abysse en gardant un subtile et variable équilibre.
J’avais eu raison de les suivre. J’avais enfin compris, et ils n’avaient pas besoin de m’expliquer ce qui nourrissait leurs rêves de pirates des neiges. Ils avaient accepté de se retrouver dans une impasse sans trésor, de digérer leur déception, de se relever… et de continuer à chercher encore. Leur motivation et leur ténacité étaient parfois proches de la folie. Mais les rêves sont souvent remplis d’une douce folie.
Il ne me restait plus qu’à demander les bons conseils de Pedro Peinture pour m’éclairer, me murmurer encore et toujours le refrain de l’aventure. L’AVENTURE, celle des enfants qu’ils sont, celle de l’enfant que j’ai été, et celle de demain que nous attendons avec impatience. Et cette neige qui se fait attendre et que nous désirons déjà avant que l’hiver ne s’installe. Voilà ils avaient fait le plein de trésor et allaient pouvoir en cacher dans la neige…
Un autre petit clin d’œil sur l’enfance, un poème signé Pedro Peinture
« L’enfant Sauvage«
Avant que de choisir
De filer les nuages
D’un rouet silencieux,
Me souvenant de notre âge
J’aurai c’est sûr un peu froid
Avant que d’embrasser
La lune de ton mirage,
D’un revers balayant
Les secrets de notre âge
J’aurai toujours un peu froid
Avant que d’oublier
Le canon des orages
Le silence trop lourd
Qui précède la rage,
J’aurai je sais un peu froid.
Avant que de chanter
Refuser d’être sage
Je boirai dans le vent
Notre âge et son message,
Malgré le froid mordant
L’insolent inconnu,
Retrouvant le frisson
De choisir d’être nu
Enfant sauvage,
J’aurai encore un peu froid
Pedro Peinture (2016)
Voilà c’est fini. Vous pouvez reprendre une activité « normale ».
Je vous souhaite d’aimer l’enfant qui vibre probablement encore en vous… et de l’enlacer avec la plus grande bienveillance
Si vous avez un rêve qui vous tient à cœur, ne lâchez pas ce trésor trop vite!
Seb, Volodia, Youenn, Gaëlle